Un journalisme plus scientifique,
à la limite mathématique, où l’outil premier du reporters n’est plus le micro
où la plume mais la machine à calculer ou le logiciel Exel, ça existe.
Bombarder les téléspectateurs où les lecteurs de chiffres, assez recherchés,
pour l’informer avec plus de précision, tel est en quelques sortes le fondement
du journalisme de donnée. Le data journaliste manie les chiffres comme le poète
manie les mots. Il va les puiser sur le net, sur des rapports de séminaires ou de
colloques, dans les bases de données des ministères etc… Un travail de
recherche, d’investigation pour trouver les données pêle-mêle, pour la plupart
secs, et en faire sa matière première. Il les simplifie, les analyses, les
compare avec d’autres données pour en ressortir des informations d’intérêt
général.
Le data journaliste est sans doute avec le journaliste d’investigation celui qui découvre le plus scoop dans sa carrière. En faisant des analyses quotidiennes sur des chiffres, il reconstitue des informations éparses comme un puzzle désintégré, et découvre des connaissances jamais explorées…
Le data journaliste est sans doute avec le journaliste d’investigation celui qui découvre le plus scoop dans sa carrière. En faisant des analyses quotidiennes sur des chiffres, il reconstitue des informations éparses comme un puzzle désintégré, et découvre des connaissances jamais explorées…
Data Gueule, émission courte produite par premières lignes qui passe
sur France télévision, une référence dans le monde francophone, en data
journalisme, primé à de maintes reprises.
Quid d’un data journalisme
sénégalais ?
Est-ce qu’il existe ? Une question
difficile à répondre. Mais le constat est tout de même sans équivoque. Il n’y a
pas, enfin, à notre connaissance une émission ou chronique exclusivement dédié à
aux chiffres au Sénégal. Cependant les journalistes sénégalais utilisent
parfois les chiffres dans leurs reportages et différentes productions. Mais ça
s’arrête souvent là. Il y a peu de projection, d’études statistiques
comparatives et d’analyses scientifiques des données. Souvent, on assiste à des
comptes rendus de chiffres publié par l’ANSD, le FMI etc… mais rarement
au-delà. Quand une fois des tentatives de papiers plus ou moins fouillé sur des
chiffres sont faites, les journalistes ont du mal à simplifier les données pour
le public, à les rendre plus consommables. La raison ? Sans doute parce
que le data journalisme n’est pas appris au Sénégal dans les écoles de
journalisme…
La presse sénégalaise a en tout
cas plus que jamais besoin d’emprunter ce nouveau cap. Déjà qu’elle bute sur
le journalisme d’investigation, l’autre nouveau souffle de la profession, elle
a intérêt, à un moment où elle livre des actualités parfois rigides et
lassantes, et pour se relancer davantage, à faire voyager téléspectateurs,
lecteurs et auditeurs, dans l’univers des chiffres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire