mardi 16 juin 2015

GREVE UCAD: LES BOURSES OUI, LES CONDITIONS D'ETUDES JAMAIS!


 A chaque fois qu'il y a mouvement d'humeur des étudiants à l'UCAD, on peut deviner avec peu de risques de se tromper qu'il est sous-tendu par la réclamation des bourses. Même si ces dernières sont très nécessaires, d'autres motifs semblent plus pertinents et mériteraient plus d’être exposés dans la rue


Depuis quelques jours, l'avenue Cheikh Anta Diop est systématiquement bloquée par les étudiants de la Faculté des Sciences et Techniques de l'UCAD qui réclament le paiement de leurs bourses d'études. Avec la passivité des forces de l'ordre, on assiste à des embouteillages monstres au niveau des routes à proximité  de l'avenue et un dysfonctionnent criant de mobilité routière à Dakar. Mais, il faudrait constater que le motifs est toujours quasiment le même à chaque mouvement d'humeur des étudiants: la revendication de leurs bourses. 
Effectivement, les bourses sont très nécessaires dans l'aventure estudiantine. Une somme loin d’être dérisoire et qui est à même de satisfaire les besoins de bon nombre d'étudiants.
Mais, d'autres motifs paraissent autant, voire plus pertinent et sont jusqu'ici que très rarement exposés dans la rue pour des revendications. Ils concernent principalement les conditions d'étude à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
  • Un effectif contraignant. L'effectif constitue une entrave de grande envergure pour de bonnes conditions d'études. En effet l'UCAD est fréquentée par environs 75 000 étudiants, dont 30% sont cantonnés à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. Les cours se déroulent dans un environnement peu confortable et la pédagogie des professeurs peu compatissante avec la situation des étudiants n'est pas pour arranger les choses. On comprend dès lors que l'Etat avec son budget peu faramineux éprouvent des difficultés pour satisfaire tous les étudiants. L'amélioration de ces conditions peut paraître plus judicieuses pour des mouvements d'humeur ou des revendications.
  • L'incertitude de l'avenir, les incohérences des examens. L'étudiant de l'UCAD en première année a moins de 5% de chance d'atteindre le doctorat. Ceci est favorisé non seulement par les conditions d'études qui poussent bon nombre d'étudiants à jeter l'éponge. Mais surtout par la sélection féroce et parfois problématique des étudiants devant passer en classe supérieur, en partie liée à la correction des épreuves. Le professeur, correcteur, avec des centaines de copies est obligé de bâcler la correction des épreuves et risque fort de faire retenir des étudiants plus méritants, qui ont farouchement travaillés pour les examens et faire passer d'autres, moins méritant. Ces incohérences liées aux examens sont renforcées par la grande incertitude qui plane sur leur avenir. Même après l'obtention de leurs diplômes; après avoir passé tous les obstacles périlleux de l'université, ils risquent de figurer parmi les 32% des étudiants diplômes chômeurs dans notres pays (chiffre de l'ANDS). Quelles raisons pourraient être plus prioritaire que celles-ci pour des mouvements d'humeur?
Les bourses sont certes importantes et méritent d’être exposées dans la rue. Mais, il y a d'autres motifs qui paraissent peut être plus légitimes en ordre de priorité et que les étudiant ne soulèvent presque pas.

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