Le contact avec
le blanc durant la colonisation, le néocolonialisme qui sévit depuis
l’indépendance en Afrique n’ont pas fini d’écorcher l’héritage culturel
africain. Au Sénégal, l’assimilation culturelle est flagrante. La langue
populaire, le wolof par exemple, porte considérablement les stigmates ce
phénomène.
Le wolof est aujourd’hui le moyen de communication d’une grande majorité de la population sénégalaise. C’est la
langue la plus parlée, la langue populaire. La langue qui sert de trait d’union
entre les différentes ethnies du pays. Et pourtant, elle de plus en plus mal
parlée. Elle est manifestement très mal écrite.
Une langue, désormais sabotée, peu respectée
La conception du wolof par les sénégalais,
surtout en ville, rend explicitement compte
d’un état de fait lamentable. Le wolof est devenu la langue qu’il ne
faudrait guerre bien parlée. Commettre des fautes impardonnables sur la langue
de Kocc est devenue une norme, la parler selon les règles de l’art, entraîne automatiquement, moquerie.
Incroyable, mais vraie, les personnes qui se
prononcent en wolof, en ajoutant à la moindre phrase des mots en français, sont
considérées comme des références. Celles qui parlent le wolof pur et dur, le
wolof authentique, sont automatiquement taxées de « kaw kaw ». C'est-à-dire « de
villageois », de personnes à la culture dépassée, révolue.
En écoutant les journaux parlés, en regardant
les journaux télévisés en langue wolof, en suivant les débats entre hommes
politiques dans la langue de kocc, ou des discussions de lycéens et d’étudiants
en wolof, on est aussitôt alerté par l’usage anticonformiste de la langue
populaire du Sénégal .Ordinairement, ils la parlent comme bon leur semble.
Aucune contrainte d’un quelconque respect à ses règles ne semble en vigueur.
A l’écrit, c’est une mascarade !
L’écriture d’un wolof authentique et soucieux du respect de l’alphabet et des
règles grammaticales wolof, équivaut presque aux hiéroglyphes ! Le commun
des citadins aura toutes les difficultés du monde à la lire, à la comprendre.
Pour être compréhensible, il faut impérativement commettre des fautes, en
écrivant le wolof selon l’alphabet français. Au lieu d’écrire « c »,
« j » ou « x », il conviendrait plutôt d’écrire
« th », « dj » ou « kh ». Sinon, tu n’es pas
compris vu que ceux qui maîtrisent l’alphabet wolof sont rarissimes.
Comment en est-on pu, en arriver là ?
Pour déterminer les causes d’un tel état de
fait, il ne faudrait pas chercher loin.
Le non respect de la langue wolof est strictement lié au non respect de la
culture sénégalaise, de la culture africaine, au détriment de celle
occidentale. La culture et la tradition africaines ont tellement perdu du
terrain depuis les premiers contacts avec le blanc, qu’aujourd’hui, elles sont
souvent reléguées au second plan.
Si l’homme politique qui a grandit dans une
société néocoloniale, l’étudiant et le lycéen n’arrivent plus à parler ou à
écrire bien le wolof, c’est par ce qu’on leur à fait comprendre qu’il était
subalterne face aux langues étrangères comme le français. C’est pourquoi on ne
leur à jamais appris les subtilités de leur propre langue, de leur langue
maternelle. On a pu en arriver à leur inculquer que, ce qui leur appartient
n’est plus important. Il faudrait coûte que coûte apprendre ce qui appartient
aux autres. Il ne faudrait plus bien parler, bien utiliser ce qui leur
appartient, ils doivent au contraire tout faire pour bien parler et bien
utiliser ce qui ne leur appartient pas.
L’état d’urgence est décrété
Si rien n’est fait, si aucune solution n’est
apportée à ce triste épisode qu’est en train de traverser le Wolof, plus les générations
se succéderont, plus la langue de Kocc se portera davantage moins bien. Elle pourrait même disparaître
Impérativement, le Wolof doit être restauré,
rétabli, au Sénégal. Il est vitale que les sénégalais sachent respecter ce qui
leur appartient pour qu’on puisse arriver à changer quoi que ce soit. Ce qui
n’est pas une entreprise facile, vu le lavage de cerveau qui leur a été fait
par l’Occident.
Dans cette optique l’enseignement du Wolof
dans les écoles est devenu plus qu’une nécessité. C’est même une obligation.
Ceci au moins, pou préparer la prochaine génération à sauver la face.

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