vendredi 7 août 2015

LE WOLOF, PATRIMOINE EN TRÈS GRAND DANGER

Le contact avec le blanc durant la colonisation, le néocolonialisme qui sévit depuis l’indépendance en Afrique n’ont pas fini d’écorcher l’héritage culturel africain. Au Sénégal, l’assimilation culturelle est flagrante. La langue populaire, le wolof par exemple, porte considérablement les stigmates ce phénomène.





Le wolof est aujourd’hui le moyen de communication d’une grande majorité de la population sénégalaise. C’est la langue la plus parlée, la langue populaire. La langue qui sert de trait d’union entre les différentes ethnies du pays. Et pourtant, elle de plus en plus mal parlée. Elle est manifestement très mal écrite.

Une langue, désormais sabotée, peu respectée
La conception du wolof par les sénégalais, surtout en ville, rend explicitement compte  d’un état de fait lamentable. Le wolof est devenu la langue qu’il ne faudrait guerre bien parlée. Commettre des fautes impardonnables sur la langue de Kocc est devenue une norme, la parler selon les règles de l’art, entraîne automatiquement, moquerie.
Incroyable, mais vraie, les personnes qui se prononcent en wolof, en ajoutant à la moindre phrase des mots en français, sont considérées comme des références. Celles qui parlent le wolof pur et dur, le wolof authentique, sont automatiquement taxées de « kaw kaw ». C'est-à-dire « de villageois », de personnes à la culture dépassée, révolue.
En écoutant les journaux parlés, en regardant les journaux télévisés en langue wolof, en suivant les débats entre hommes politiques dans la langue de kocc, ou des discussions de lycéens et d’étudiants en wolof, on est aussitôt alerté par l’usage anticonformiste de la langue populaire du Sénégal .Ordinairement, ils la parlent comme bon leur semble. Aucune contrainte d’un quelconque respect à ses règles ne semble en vigueur.
A l’écrit, c’est une mascarade ! L’écriture d’un wolof authentique et soucieux du respect de l’alphabet et des règles grammaticales wolof, équivaut presque aux hiéroglyphes ! Le commun des citadins aura toutes les difficultés du monde à la lire, à la comprendre. Pour être compréhensible, il faut impérativement commettre des fautes, en écrivant le wolof selon l’alphabet français. Au lieu d’écrire « c », « j » ou « x », il conviendrait plutôt d’écrire « th », « dj » ou « kh ». Sinon, tu n’es pas compris vu que ceux qui maîtrisent l’alphabet wolof sont rarissimes.

Comment en est-on pu, en arriver là ?
Pour déterminer les causes d’un tel état de fait, il ne  faudrait pas chercher loin. Le non respect de la langue wolof est strictement lié au non respect de la culture sénégalaise, de la culture africaine, au détriment de celle occidentale. La culture et la tradition africaines ont tellement perdu du terrain depuis les premiers contacts avec le blanc, qu’aujourd’hui, elles sont souvent reléguées au second plan.
Si l’homme politique qui a grandit dans une société néocoloniale, l’étudiant et le lycéen n’arrivent plus à parler ou à écrire bien le wolof, c’est par ce qu’on leur à fait comprendre qu’il était subalterne face aux langues étrangères comme le français. C’est pourquoi on ne leur à jamais appris les subtilités de leur propre langue, de leur langue maternelle. On a pu en arriver à leur inculquer que, ce qui leur appartient n’est plus important. Il faudrait coûte que coûte apprendre ce qui appartient aux autres. Il ne faudrait plus bien parler, bien utiliser ce qui leur appartient, ils doivent au contraire tout faire pour bien parler et bien utiliser ce qui ne leur appartient pas.

L’état d’urgence est décrété
Si rien n’est fait, si aucune solution n’est apportée à ce triste épisode qu’est en train de traverser le Wolof, plus les générations se succéderont, plus la langue de Kocc se portera davantage moins bien. Elle pourrait même disparaître
Impérativement, le Wolof doit être restauré, rétabli, au Sénégal. Il est vitale que les sénégalais sachent respecter ce qui leur appartient pour qu’on puisse arriver à changer quoi que ce soit. Ce qui n’est pas une entreprise facile, vu le lavage de cerveau qui leur a été fait par l’Occident.

Dans cette optique l’enseignement du Wolof dans les écoles est devenu plus qu’une nécessité. C’est même une obligation. Ceci au moins, pou préparer la prochaine génération à sauver la face.

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