La ligue 1 sénégalaise s'achemine vers son épilogue, à une journée du terme des hostilités entre les meilleurs clubs sénégalais. Le principal renseignement à tirer de la saison est presque le même que ceux des années écoulées: l'absence de grosses différences entre les différentes équipes. Une configuration qui a certes des avantages, mais qui dévoile aussi de gros handicaps.
Quasiment
pas de différences entre les équipes
On
est loin du championnat allemand, italien ou français. On est loin de la
domination sans partage du Bayern, de la Juve ou du PSG dans leur pays
respectifs. Nous sommes dans une confrontation où il n’existe pratiquement pas
de grandes différences entre les acteurs. La ligue 1 sénégalaise se singularise
par une homogénéité manifeste. La différence entre les équipes est minime.
L’équipe la plus mal classée peut battre, surclasser celle qui caracole au
sommet du classement.
La
preuve, Niarry Tally, le leader n’a qu’une vingtaine de point d’avance sur
Port, la lanterne rouge. Les équipes du championnat se tiennent sur 21 points.
Deux victoires consécutives peuvent permettre à une formation de faire un bond
spectaculaire au classement. Niary Tally n’a en plus que 1,68 points par match.
C’est ce qui fait qu’en 25 journées de championnat, le leader n’a que 42 points
sur 75 possibles. Cette moyenne est très faible, loin des standards des plus grands championnats de football.
Le
constat est ainsi sans équivoque. La qualité de l’effectif des différentes
écuries du championnat est quasiment analogue. C’est ainsi qu’on peut comprendre
la curieuse descente aux enfers de l’AS Pikine cette saison. L’équipe fanion de
la banlieue sera sans nul doute reléguée en ligue 2 ; et pourtant c’est le
champion du Sénégal en titre ! Justement, depuis que la ligue de football
professionnel est instaurée en 2009, jamais une équipe n’a su enchaîner deux
sacres consécutifs en ligue 1. Le champion d’une année est la plus part du
temps en difficulté l’année suivante. Cela confirme davantage l’écart trop
faible qui différencie les équipes sénégalaises.
Suspens
oui, mais de gros handicaps
Effectivement
lorsque la rivalité est à ce point serrée l’issue du championnat est à chaque
année très incertaine. Impossible de parier sur une équipe, une autre risque
fort de lui voler la vedette. Ce qui garantie un suspens qui monte à son
paroxysme et qui fait tout de même le charme de la ligue 1.
Toutefois,
cette configuration met en lumière de réelles difficultés pour les équipes
sénégalaises, surtout sur le plan africain. Cela fait longtemps qu’un club
sénégalais ne s’est plus qualifié pour les phases de poule de la ligue des
champions africaine, aucun depuis l’avènement de la ligue pro. L’explication à
cette absence de performances en Afrique, vient d’être évoquée : il n’y a
pas une équipe qui domine le championnat de la tête et des épaules, qui arrive
à remporter au moins deux sacres d’affilé. On distingue des équipes historiques
au Sénégal aujourd’hui, comme le Jaraaf, mais pas de grands clubs à l’échelle africain. On peut même dire qu’il n’y a pas de grands clubs au Sénégal, vu la
configuration actuelle.
Un
peloton d’équipes dominantes dans la durée doit nécessairement se former comme
c’est le cas dans tous les grands championnats de football au monde. Un
championnat homogène est certes bon pour le suspens, mais handicapant pour des
performances en dehors du pays.

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