dimanche 17 janvier 2016

IRAN: L'HEURE DE LA "REMONTADA" PERSE

Hassan Rohani, Président iranien

Asphyxié, acculé, isolé, l'Iran a beaucoup souffert des sanctions économiques et l'embargo que lui ont infligés les puissances occidentales pour s'opposer à l'enrichissement du nucléaire dans le pays, qui menait vers la bombe atomique. Le début de la levée des sanctions hier, Samedi inaugure sans doute une nouvelle ère aux horizons florissants pour la République Islamique.


Le 9 Avril 2015, Mouhamed Javad Zarif, ministre des affaires étrangères iranien était accueilli triomphalement à Téhéran suite à l'accord trouvé à  Lausanne sur le nucléaire iranien avec le groupe 5+1 (Etats-unis, Chine, Grande Bretagne, Russie, France et Allemagne). La population iranienne voyait en cet accord, le début de la fin de leur calvaire.


Une économie plombée, atterrée pendant une décennie
L'Iran est un pays aux fortes potentialités économiques. Il possède la quatrième réserve de brut au monde et la deuxième réserve de gaz naturel. Ajouté à cela une population de 77 millions d'habitants, le pays a tout pour s'affirmer en tant que puissance régionale au Moyen-Orient et même mondiale.
Mais dès les premières soupçons sur l'enrichissement de son uranium, l'Occident était devenu de facto hostile à la République Islamique. Débute, des séries de sanctions économiques et un embargo qui isole le pays sur la scène internationale. L'Iran ne peut plus exporter ses ressources énergétiques, les investisseurs étrangers fuient le pays, 40% des entreprises ferment boutique. Le chômage atteint de plus en plus les jeunes, la pauvreté est de mise dans la nation perse.
Le prix payé par l'ancien Président Mahmoud Ahmadinejad était énorme, pour poursuivre l'enrichissement de l'uranium du pays dans diverses centrifugeuses. Les iraniens n'en pouvaient plus de la politique d'Ahmadinejad, qui s'enfermait de plus en plus en désarticulant l'économie. L'arrivée d'Hassan Rohani en 2013 sonne comme un bouffée d’oxygène. D'emblée, il enclenche un processus de rapprochement avec l'Occident. On se souvient de cette poignée de main entre lui et François Hollande. La diplomatie iranienne, sous la houlette de Mouhamed Javad Zarif parvient après de nombreuses rencontres avec les diplomates occidentaux a trouvé enfin un accord en Avril 2015.

Renouveau politique et économique en vue
Feu vert! L'Iran peut enfin rattraper son retard. Il peut enfin quitter les stating block pour enfin propulser son économie. La levée des sanctions économiques va permettre à la République Islamique de récupérer une importante manne financière qui se chiffre à des milliards de dollar, gelés à l'étranger. Ajouté à cela un nouveau décollage de l'importation du brut avec 500 000 barils par jour,  supplémentaire remis dans le marché, ce qui ferait de l'Iran le cinquième exportateur mondial de pétrole. L'Iran sera également la nouvelle conquête des investisseurs. Plusieurs entreprises occidentales projettent de reconquérir le marché iranien, riche de plus 70 millions de consommateurs. L'Iran table déjà sur une croissance de 5% en 2016 et devrait rapidement atteindre la croissance à deux chiffres.
Cette renaissance économique sera logiquement accompagnée d’un renouveau politique. Israël et l'Arabie Saoudite, rivaux de longues dates de la République Islamique, sont déjà dans l’appréhension. Un Iran fort économiquement risque de ne pas faire leur affaire. Israël qui craint pour sa sécurité a été au premier rang pour dénoncer les accords de Lausanne, pensant que c'était un subterfuge pour continuer la tension vers la bombe atomique. Le royaume saoudien, lui, qui s'est récemment, encore une fois brouillé avec l'Iran à propos de l'exécution de l'imam chiite Nimr al Nimr et qui a également des différents avec les perses sur la crise du Yémen voit d'un très mauvais œil le repositionnement de Téhéran au Moyen-Orient.

*Remontada (espagnol): littéralement "remontée", souvent utilisé par la presse sportive espagnol pour désigner une remontée spectaculaire au score, d'une équipe mené de deux buts minimum.

2 commentaires:

  1. L'Arabie Saoudite a raison de s'inquiéter, elle qui est politiquement contestée aussi bien par les sunnites (al qaida, EI) et les chiites et prévoit un déficit budgétaire en raison de la baisse du prix du baril d pétrole.

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  2. En quoi ces bandes de terroristes (c'est le seul nom pour les nommer pour moi) Al Quaida et EI sont des sunnites?

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