Dakar Trottoir nous plonge dans le
« Dakar by night », dans les quartiers défavorisés de la capitale, où
le chômage et le manque d’occupation pousse les jeunes à aller à l’encontre des
normes, à choisir des voies peu recommandées pour survivre. Le jeu du chat et
de la souris entre policiers et délinquants, le trafic de drogue, l’amour
passionné entre Sirou et Sala, acteurs principaux du film, ajoutent du piquant
à ce long métrage d’Hubert Laba Ndao, qui aura usé de tout son talent de
réalisateur pour nous sortir une œuvre autant inspirée qu’audacieuse.
Un scénario rocambolesque
Dakar Trottoir se construit
autour d’un personnage de taille moyenne, intriguant et téméraire, Sirou. Il
est à la tête d’un petit gang, avec ses hommes secondés de ravissantes jeunes
filles, dont Sala sa compagne, d’une bravoure égale celle de son mari. Ils
abritent dans une modeste maison dans un quartier défavorisé, près de la mer.
Leur activité principale se tourne autour du trafic de drogue. Complémentaires
et bien organisés, Sirou et sa bande arrivent grâce à leur complicité à
dérouter la police.
Sirou est approvisionné en
marchandise par son père Padre, qui, impressionné par l’efficacité de son fils
l’introduit au Boss, grand baron de la drogue de la ville, pour passer à la
vitesse supérieure dans le trafic.
La police tentera par
l’infiltration, à démanteler le réseau de Sirou sans succès. Finalement c’est à
la suite d’une bagarre, que Sirou rongé par la jalousie, tua malencontreusement
un bonhomme qui fleuretait avec Sala. Il venait ainsi d’offrir sur un plateau d’argent
à la police enfin, la preuve qu’elle cherchait désespérément. Démarre alors une
course poursuite. Sirou prend la poudre d’escampette. Il sera néanmoins arrêté
plus tard.
Il réussit à s’évader de la
prison. Obnubilé a retrouvé sa bienaimée, Sirou recherche dans les quatre coins
de la ville Sala. Cette dernière entre temps était tombée dans les bras du
Boss. C’est en plein ébat sexuel que Sirou récompensé dans ses recherches les
retrouve. Furieux, notre protagoniste poignarde mortellement le boss avant de
découvrir que Sala était enceinte de lui. Sirou ne sortira pas vivant de la
maison. Il sera tué à son tour par une autre femme qui y résidait.
Une réalisation digne d’Hollywood
Hubert Laba Ndao nous a montré toute
sa panoplie dans ce long métrage. Avec surtout ses travellings inspirés qui nous
amenait au cœur de l’action, la richesse et la diversité de ses plans, il a su
mettre en valeur à merveille ses acteurs, qui ont su aussi tiré leur épingle du
jeu. La majorité du film est fait en nocturne, le directeur de la photo aura
fait un travail remarquable, on se croyait en face d’un box-office américain!
Les images étaient splendides.
Malgré qu’il n’était que fiction,
Dakar trottoir a su son plongé les téléspectateurs dans environnement réel,
celui qui rythme la nuit dakaroise dans certains quartiers défavorisés.
Agressions, trafic de drogue, et bagarres nous ont été livrés avec une
dextérité phénoménale. L’émotion du téléspectateur a été mise à rude épreuve du
début à la fin. Même les scènes qui peuvent paraître obscènes pour un certain
public ont été méticuleusement soignées pour ne pas choqué les profanes.
L’audace du réalisateur est ainsi à saluer. Il a su naviguer sur plusieurs
thèmes, convoquer plusieurs genres (action, horreur, amour etc…) dans une
symbiose rodée.
Depuis 2012 et la sortie de ce
chef d’œuvre du réalisateur sénégalais, Dakar Trottoir à fait plusieurs
festivals et remporté des prix. Le cinéma sénégalais a tellement besoin
d’autres œuvres similaires, car concurrencé par celui des pays qu’il devançait
de loin des années plutôt (Mauritanie, Burkina Faso, Maroc..). Ousmane Sembène
ou Djibril Diop Mamebety, qui ont donné au 7ème art sénégalais ses
lettres de noblesse en serait bien fiers.
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